COVID-19 : PERSPECTIVES ET RÉALITÉ BOURSIÈRE
(Montréal) Bon nombre d’investisseurs boursiers ne comprennent pas la déconnexion entre l'évolution des places boursières et la réalité de l'activité économique.
Historiquement, la bourse n’a jamais exprimé l’état de l’économie du moment.
La bourse anticipe l’économie, elle voit l’économie à long terme même à deux ou trois ans ou plus.
En cette période de pandémie du Covid-19, les pistes sont brouillées, car ce cas de figure n’a pas de précédent.
Les états ont réussi à confiner pendant plusieurs mois leur population ce qui a stoppé net l’économie mondiale.
Face aux effets dévastateurs de la pandémie de Covid-19, les banques centrales dans leur ensemble, se sont mobilisées pour éviter que cette crise sanitaire ne se transforme en ouragan financier, elles ont injecté des quantités faramineuses de liquidités.
Jerome Powels, patron de la FED, a commencé à acheter, par la banque centrale, des obligations d’entreprises ce qui est une première mondiale, Philip Morris, AT&T et même Berkshire Hathaway de Warren Buffett.
Il est maintenant question d’injecter des liquidités dans les commerces les plus touchés, restaurants, hôtels etc…
Tout cela est inédit et met KO n’importe quel analyste professionnel devenu obsolète, car comme on devrait le savoir tous, ‘’le passé n’éclaire pas l’avenir’’ surtout à l’ère des nouvelles technologies.
Le maître mot est le soutien.
Les banques centrales BCE, FED ont fait tomber tous les tabous.
L’économie réelle n’est pas bonne, mais elle va reprendre.
Nos sociétés occidentales sont des sociétés de services.
Elles ont été fermées tout comme les autres activités, mais le chiffre d’affaires des pays est principalement le service hôtels, restaurants, tourisme.
Nous ne sommes plus dans les années 50 ou 60 lorsque le chiffre d’affaires se faisait alors dans la production, dans l’acier, le charbon ou le textile.
Certains spécialistes rapportent que le virus va faire son cycle épidémique à travers les continents comme tous les autres virus.
Le covid-19 n’a pas fait le cycle de trois mois en même temps à travers la planète.
Dans tous les cas, cette pandémie ne sera pas éternelle, c’est bien cela que les investisseurs boursiers du monde entier ont compris.
En Amérique du Nord, il y a une hausse incroyable d’ouvertures de comptes en bourse.
Les gens considèrent la bouse est comme un magasin où l'on peut acheter telle action ou telle obligation.
Ces boursicoteurs, parfois très jeunes, avec leurs smartphones où pullulent toutes sortes d’applications boursières, comptent sur leur talent ou leur intuition, ce qui ne suffit pas.
Cela reste très dangereux, car ils veulent souvent un gain à court terme et à la moindre mini crise, ils vendent à perte et contribuent à faire baisser les cours.
Les investisseurs avisés visent le long terme avec leurs réseaux d’informations et tradeurs d’expérience et regardent les titres qui seront les plus haussiers dans le monde de l’après Covid-19.
Jean-Claude Sensemat, Gestion-Geneen.com
Montréal, 1 juillet 2020